Découvrez les enjeux fiscaux des voitures de collection en 2025 : maintien des exemptions, nouvelles taxes régionales et impacts pour les collectionneurs français. Guide complet des évolutions réglementaires.
Les voitures de collection françaises naviguent en 2025 dans un contexte fiscal en pleine mutation. Alors que la pression fiscale s’intensifie sur l’ensemble du secteur automobile, les véhicules historiques conservent pour l’instant leurs privilèges traditionnels. Mais jusqu’à quand ? Entre l’augmentation générale des taxes d’immatriculation, la fin des exemptions pour les véhicules électriques et la recherche constante de nouvelles recettes par les collectivités territoriales, l’avenir fiscal des voitures de collection suscite de légitimes interrogations chez les passionnés et collectionneurs.
Points clés à retenir :
- Exemption maintenue : les voitures de collection conservent leurs avantages fiscaux en 2025
- 30 ans minimum : critère d’éligibilité inchangé pour la carte grise collection
- Taxe de luxe supprimée : fin de la taxe 36 CV depuis 2021, bénéficiant aux collections
- Hausse générale : plafond des taxes régionales relevé de 60 à 65 euros par CV
- ZFE exemption : libre circulation dans les zones à faibles émissions
- Contrôle allégé : passage de 2 à 5 ans entre les contrôles techniques
État des lieux des avantages fiscaux en 2025
Les exemptions préservées pour les véhicules de collection
Contrairement aux inquiétudes exprimées par certains collectionneurs, les voitures de collection conservent intégralement leurs avantages fiscaux en 2025. La carte grise collection reste exemptée de la taxe régionale Y1, principal poste de coût lors de l’immatriculation d’un véhicule.
Cette exemption représente un avantage financier considérable. Dans les régions où le cheval fiscal atteint désormais 60 à 65 euros, l’immatriculation d’une voiture de collection puissante peut générer des économies de plusieurs milliers d’euros comparée à une carte grise normale.
Calcul d’économie type :
- Véhicule de 15 CV en région Grand Est (60 €/CV)
- Coût carte grise normale : 15 × 60 = 900 €
- Coût carte grise collection : 13,76 € (frais de gestion uniquement)
- Économie réalisée : 886,24 €
Critères d’éligibilité inchangés
Les conditions d’obtention de la carte grise collection demeurent strictement identiques depuis leur dernière révision. Un véhicule de collection doit avoir été immatriculé pour la première fois depuis au moins 30 ans, ne plus être produit et être d’origine sans transformation technique.
Conditions cumulatives requises :
- Plus de 30 ans depuis la première immatriculation
- Production arrêtée du modèle concerné
- État d’origine sans modification substantielle
- Attestation FFVE obligatoire pour la demande
Cette stabilité réglementaire rassure les collectionneurs qui peuvent planifier leurs acquisitions en connaissance des avantages fiscaux futurs.
L’évolution du contexte fiscal automobile
Suppression définitive de la taxe de luxe 36 CV
L’une des bonnes nouvelles pour les collectionneurs concerne la suppression définitive en 2021 de la taxe additionnelle sur les véhicules de plus de 36 CV. Cette taxe, instaurée en 2018, représentait un danger majeur pour les voitures de collection puissantes.
La taxe additionnelle 36 CV imposait 500 euros dès lors que la puissance administrative d’un véhicule atteignait 36 CV et 500 euros de plus pour chaque cheval fiscal supplémentaire, avec un plafond à 8000 euros.
Impact sur les collections : Cette suppression bénéficie particulièrement aux :
- Voitures américaines classiques (souvent au-delà de 40 CV)
- Supercars des années 90-2000 approchant les 30 ans
- Youngtimers sportifs de forte puissance
Sans cette suppression, l’immatriculation d’une Dodge Viper de 1997 (46 CV) aurait coûté 5 000 € de taxe de luxe supplémentaire, somme parfois équivalente à la valeur du véhicule lui-même.
Hausse générale des taxes d’immatriculation
Le contexte fiscal automobile se durcit néanmoins pour tous les autres véhicules. Le gouvernement a décidé d’augmenter le plafond légal de la taxe régionale de la carte grise, passant de 60 € à 65 € par cheval fiscal en 2025.
Régions appliquant le tarif maximum :
- Normandie, Bretagne, Grand Est : 60 €/CV (possibilité d’évolution à 65 €)
- Bourgogne-Franche-Comté : passage de 55 à 60 €/CV dès juillet 2025
- Hauts-de-France : 42 €/CV (hausse prévue)
Cette pression fiscale croissante sur les véhicules « normaux » renforce paradoxalement l’attrait du statut collection pour les véhicules éligibles.
Impact de la fin des exemptions électriques
Un précédent inquiétant ?
L’année 2025 marque un tournant avec la fin de l’exonération des taxes sur la carte grise pour voitures électriques dès le 1er mai 2025. Cette évolution, justifiée par la nécessité de préserver les recettes régionales, interroge sur l’avenir des autres exemptions.
Parallèle avec les véhicules de collection :
- Les véhicules électriques perdent leur exemption après 5 ans seulement
- Les voitures « propres » (hybrides, GPL, E85) ont vu leurs avantages supprimés dans toutes les régions
- Seules les voitures de collection conservent leurs privilèges
Cette évolution démontre que les exemptions fiscales ne sont jamais définitives et dépendent des équilibres budgétaires et des priorités politiques du moment.
Leçons pour les collectionneurs
D’après mon analyse, trois facteurs protègent actuellement les voitures de collection :
- Impact budgétaire limité : le parc de véhicules de collection reste marginal
- Valeur patrimoniale reconnue : consensus sur l’importance du patrimoine automobile
- Lobby efficace : la FFVE a su défendre les intérêts des collectionneurs
Cependant, une massification du parc collection ou une détérioration des finances publiques pourrait remettre en question ces exemptions.
Avantages non-fiscaux renforcés
Exemption des Zones à Faibles Émissions
Les voitures de collection bénéficient d’un avantage stratégique croissant avec l’extension des ZFE. Elles bénéficient d’une exemption des restrictions dans les Zones à Faibles Émissions, même sans vignette Crit’Air 1, 2 ou 3.
ZFE concernées en 2025 :
- 35 métropoles françaises appliquent des restrictions
- Interdiction progressive des véhicules Crit’Air 3, 4 et 5
- Seules les voitures de collection échappent à ces limitations
Cette exemption devient cruciale pour maintenir la mobilité des véhicules anciens dans les grandes agglomérations.
Allégements du contrôle technique
Le régime collection offre des simplifications administratives appréciables :
Contrôle technique allégé :
- Fréquence réduite : tous les 5 ans au lieu de 2 ans
- Exigences adaptées : certains équipements modernes non exigibles
- Véhicules d’avant 1960 : totalement exemptés de contrôle technique
Économies générées :
- Contrôle tous les 5 ans : économie de 2 passages (≈ 160 €)
- Temps et contraintes réduits pour les propriétaires
- Préservation de l’authenticité (pas de vignettes obligatoires)
Fiscalité de la plus-value : point de vigilance
Règles applicables aux véhicules de collection
Un aspect souvent méconnu concerne la fiscalité des plus-values de cession. Un véhicule en carte grise normale, de plus de 30 ans, tombe de plein droit dans le régime fiscal de l’objet de collection, que la voiture soit en carte grise collection ou non.
Deux régimes possibles :
Régime de droit commun (plus-value) :
- Taux de 36,2 % sur la plus-value
- Abattement de 5 % par année de détention (dès la 2ème année)
- Exonération totale après 22 ans de possession
- Nécessité de justifier la valeur d’achat et les travaux
Régime forfaitaire :
- Taxe de 6,5 % sur le prix de vente
- Application par défaut sans justificatifs
- Plus simple mais parfois plus coûteux
Conseils pour optimiser
Je recommande aux collectionneurs de :
- Conserver toutes les factures d’achat et de restauration
- Faire expertiser les véhicules lors de l’acquisition
- Documenter les travaux pour déduction de la plus-value
- Privilégier la détention longue pour bénéficier de l’abattement
Notre guide des voitures les plus sûres de 2025 peut également vous intéresser si vous cherchez des véhicules modernes complémentaires à votre collection.
Nouveaux modèles éligibles en 2025
Les youngtimers qui franchissent le cap
L’année 2025 voit l’éligibilité de nouveaux modèles emblématiques atteignant leurs 30 ans :
Millésimes 1995 désormais éligibles :
- BMW Z3 : roadster charismatique produit à 280 000 exemplaires
- Porsche 911 (993) : dernière génération refroidie par air
- Ferrari F355 : supercar transalpine de référence
- McLaren F1 : hypercar mythique (pour les fortunés)
Ces véhicules, souvent déjà considérés comme des classiques par le marché, peuvent désormais bénéficier légalement du statut collection avec tous ses avantages.
Impact sur le marché
L’éligibilité de ces modèles recherchés génère plusieurs effets :
- Hausse des prix anticipée (exemption fiscale valorisante)
- Stabilisation du marché des versions civiles
- Report d’achat pour attendre l’éligibilité collection
Perspectives d’évolution
Facteurs de risque identifiés
Plusieurs éléments pourraient menacer à terme les avantages des voitures de collection :
Pression budgétaire croissante :
- Déficits publics structurels
- Besoins d’investissement dans la transition énergétique
- Recherche de nouvelles recettes fiscales
Évolution sociétale :
- Remise en question des « privilèges » automobiles
- Priorité à la lutte contre le réchauffement climatique
- Possible stigmatisation des véhicules polluants
Massification potentielle :
- Arrivée des générations 80-90 (plus nombreuses)
- Impact budgétaire croissant des exemptions
- Perte du caractère « marginal » du secteur
Stratégies de protection
La communauté des collectionneurs peut anticiper ces risques par :
Renforcement de l’image patrimoniale :
- Mise en avant de la préservation du patrimoine industriel
- Développement du tourisme automobile
- Partenariats avec les institutions culturelles
Usage responsable :
- Limitation des déplacements quotidiens
- Participation aux événements patrimoniaux
- Respect de l’esprit « collection » vs usage intensif
Veille réglementaire :
- Suivi des projets de loi
- Mobilisation via la FFVE
- Dialogue avec les élus locaux
Recommandations pour les collectionneurs
Optimisation du statut fiscal
Face aux incertitudes, je conseille aux collectionneurs de :
Sécuriser le statut collection :
- Procéder rapidement aux changements de carte grise pour les véhicules éligibles
- Constituer le dossier FFVE en amont
- Anticiper les démarches avant les éventuelles évolutions réglementaires
Diversifier les stratégies :
- Ne pas concentrer uniquement sur les gros CV (risque fiscal historique)
- Privilégier l’authenticité et la documentation
- Développer l’aspect patrimonial vs spéculatif
Veille sur les évolutions
La situation de 2025 démontre que la vigilance reste de mise. Les collectionneurs avisés doivent :
- Suivre les débats budgétaires régionaux et nationaux
- Maintenir une veille sur les projets de réforme fiscale
- Participer aux actions de la FFVE et des clubs de marque
Si vous vous intéressez aux véhicules modernes, notre sélection des SUV à moins de 30 000 euros peut compléter utilement une collection de véhicules anciens.
FAQ – Vos questions essentielles
Les voitures de collection risquent-elles de perdre leurs exemptions fiscales ? Aucun projet gouvernemental ne vise actuellement les véhicules de collection. Cependant, la suppression des exemptions électriques montre que les avantages fiscaux peuvent évoluer selon les contraintes budgétaires.
À partir de quel âge puis-je demander une carte grise collection ? Un véhicule devient éligible dès ses 30 ans révolus, à condition que sa production soit arrêtée et qu’il conserve son état d’origine. La demande nécessite une attestation FFVE préalable.
Quelles économies représente une carte grise collection ? Les économies varient selon la puissance et la région. Pour un véhicule de 15 CV en région à 60 €/CV, l’économie atteint environ 886 € par rapport à une carte grise normale.
Puis-je utiliser ma voiture de collection quotidiennement ? Légalement, oui. Il n’existe plus de restriction de circulation depuis 2009. Cependant, un usage professionnel (location, transport rémunéré) reste interdit.
La taxe de luxe 36 CV peut-elle revenir ? Cette taxe a été supprimée en 2021 pour faible rendement. Son retour semble improbable, d’autant que les voitures de collection en étaient exemptées même pendant sa période d’application.
Comment obtenir l’attestation FFVE nécessaire ? Contactez la Fédération Française des Véhicules d’Époque avec les documents prouvant l’âge, l’arrêt de production et l’authenticité de votre véhicule. Cette attestation est préalable obligatoire à toute demande de carte grise collection.
Les véhicules de collection peuvent-ils circuler dans les ZFE ? Oui, les véhicules avec carte grise collection bénéficient d’une exemption totale des restrictions ZFE, même sans vignette Crit’Air compatible.
L’année 2025 confirme que les voitures de collection conservent leurs privilèges fiscaux dans un contexte automobile en pleine transformation. Cette stabilité contraste avec la suppression des exemptions accordées aux véhicules électriques et « propres », soulignant la reconnaissance particulière du patrimoine automobile français. Cependant, cette situation privilégiée ne doit pas faire oublier que les exemptions fiscales restent tributaires des équilibres budgétaires et des priorités politiques. Les collectionneurs avisés doivent donc maintenir leur vigilance tout en profitant des avantages actuels. La préservation de ces acquis passe par un usage responsable des véhicules de collection et la mise en avant de leur valeur patrimoniale plutôt que spéculative. Dans ce contexte évolutif, le statut collection représente plus que jamais un bouclier fiscal précieux pour les passionnés d’automobile ancienne, à condition de respecter scrupuleusement les conditions d’éligibilité et de rester attentif aux évolutions réglementaires futures.