Le légendaire V6 biturbo Alfa Romeo qui équipe les Giulia et Stelvio Quadrifoglio est considéré comme l’un des moteurs les plus expressifs du XXIᵉ siècle. En 2025, alors que la marque italienne accélère sa transition vers l’électrique, une question passionne les puristes : ce chef-d’œuvre mécanique aura-t-il encore une place dans la gamme future ? Entre performances, patrimoine et adaptation technologique, Alfa Romeo cherche à préserver son âme sportive tout en respectant les normes de demain.
Points clés
- Le V6 2.9 biturbo dérive du moteur Ferrari F154.
- 520 ch sur la Giulia Quadrifoglio 2025 restylée.
- Possible évolution vers une version hybride légère 48 V.
- Intégration envisagée dans les modèles haut de gamme Alfa ou Maserati.
- Symbole du patrimoine mécanique italien menacé par l’électrification.
Un moteur né du savoir-faire Ferrari
Le bloc V6 2.9 biturbo de la Giulia Quadrifoglio est directement inspiré du moteur V8 F154 développé par Ferrari.
Construit en aluminium, il combine injection directe, double turbocompresseur et calage variable des soupapes. Son architecture à 90° et son régime maximal de 7 000 tr/min offrent une sonorité unique et une réponse immédiate à l’accélération.
Avec un poids contenu à 176 kg et une puissance spécifique supérieure à 180 ch/litre, il reste l’un des moteurs thermiques les plus performants jamais montés sur une berline.
Le Quadrifoglio : ADN de la sportivité Alfa Romeo
Depuis 1923, le trèfle à quatre feuilles (Quadrifoglio) symbolise la victoire et la passion. Ce moteur incarne cette philosophie.
Sur la Giulia Quadrifoglio 2025, il développe 520 ch et 600 Nm, associés à une boîte automatique ZF à huit rapports et une propulsion arrière pure.
Le châssis équilibré, la direction ultra-précise et la répartition des masses 50/50 rappellent que la marque mise sur le plaisir de conduite avant tout, même à l’ère des hybrides.
Vers une hybridation légère pour prolonger sa vie
Afin de respecter les futures normes Euro 7, Alfa Romeo travaillerait sur une hybridation légère 48 V destinée à réduire les émissions sans altérer la performance.
Le système utiliserait un alterno-démarreur intégré capable de récupérer l’énergie au freinage et d’assister les relances.
Cette solution prolongerait la vie du V6 tout en abaissant ses émissions de 10 à 15 %.
Elle permettrait aussi d’alimenter les nouveaux systèmes d’aérodynamique active et les suspensions pilotées.
Un moteur emblématique en sursis
La stratégie de Stellantis prévoit une électrification totale d’Alfa Romeo d’ici 2027. Cependant, les dirigeants de la marque n’ont jamais caché leur attachement au V6 Quadrifoglio.
Le PDG Jean-Philippe Imparato a déclaré :
“Nous savons ce que représente ce moteur pour nos clients. Nous ferons tout pour que son ADN survive, d’une manière ou d’une autre.”
Une adaptation possible serait de réserver le V6 à une édition collector ou à un modèle spécial, produit en série limitée avant le basculement complet à l’électrique.
Comparaison technique
| Moteur | Cylindrée | Puissance | Architecture | Type de transmission |
|---|---|---|---|---|
| Alfa Romeo V6 2.9 | 2 891 cm³ | 520 ch | Biturbo 90° | Propulsion |
| Ferrari F154 V8 | 3 855 cm³ | 670–720 ch | Biturbo 90° | Propulsion / 4RM |
| Maserati Nettuno V6 | 3 000 cm³ | 630 ch | Twin Spark | Centrale arrière |
| BMW S58 | 3 000 cm³ | 510 ch | Biturbo en ligne | 4×4 / RWD |
Le V6 Alfa se distingue par sa légèreté et son caractère nerveux, plus proche d’un moteur de course que d’un bloc routier.
Patrimoine mécanique et identité italienne
L’abandon complet du V6 serait un choc pour les puristes. Ce moteur représente un lien émotionnel fort entre l’héritage de la marque et son futur.
En Italie, la mécanique reste perçue comme une forme d’art : équilibre, bruit, vibration. Supprimer le V6 reviendrait à renoncer à cette dimension sensorielle.
C’est pourquoi Alfa envisage une stratégie parallèle : combiner moteur thermique et performance électrique dans un modèle Quadrifoglio e-Hybrid.
Pour comparaison, Ferrari suit une voie similaire avec ses V8 hybrides sur la 296 GTB, tandis que Mazda mise encore sur le thermique avec son Skyactiv-Z de nouvelle génération.
D’après notre analyse
Le V6 2.9 biturbo représente bien plus qu’une motorisation : c’est une pièce maîtresse de l’identité Alfa Romeo.
D’après notre expérience, la marque a tout intérêt à prolonger sa carrière, même sous une forme électrifiée.
Une version hybride légère permettrait de concilier passion mécanique et conformité réglementaire, tout en offrant un argument marketing puissant face aux concurrentes allemandes.
FAQ
Le moteur V6 sera-t-il remplacé ?
Probablement par une version électrifiée ou un nouveau V6 hybride partagé avec Maserati.
Pourquoi ne pas passer directement à l’électrique ?
Parce qu’Alfa Romeo souhaite préserver son ADN sportif et sonore avant la transition totale.
Quels modèles utilisent actuellement ce moteur ?
Les Giulia et Stelvio Quadrifoglio.
Une hybridation est-elle confirmée ?
Pas officiellement, mais des brevets déposés par Stellantis le confirment indirectement.
Ce moteur vient-il de Ferrari ?
Oui, il partage l’architecture et une partie du développement du V8 Ferrari F154.
Sera-t-il compatible avec les carburants synthétiques ?
Oui, Alfa Romeo étudie cette option pour prolonger la durée de vie du thermique après 2035.
Conclusion
Le V6 Quadrifoglio est un symbole de passion italienne et d’excellence mécanique.
Même face à l’électrification, il conserve un statut mythique grâce à sa sonorité, son caractère et sa conception unique.
D’après notre analyse, Alfa Romeo pourrait réussir ce que peu de marques osent tenter : faire coexister tradition et innovation, pour que le rugissement du V6 continue de résonner, même dans l’ère du silence électrique.
